Ce blog évoquera les questions liées à la propagande anti-musulmane qui a cours en Occident, mes avis sur l'actualités, décryptages, informations...
Certains esprits lucides avaient déjà perçu il y a de cela quelques années que la laïcité était instrumentalisée pour combattre une partie de la population, en l'occurrence les musulmans vivant en France. La loi de 2005 portant interdiction du voile à l'école en était déjà une manifestation : car il faut sans cesse rappeler que le concept de laïcité, a toujours et depuis l'origine, consisté en une séparation de la religion et de l'Etat, et que l'une des conséquences, était l'interdiction pour les agents PUBLICS, en clair les fonctionnaires, de manifester une quelconque appartenance religieuse. Jamais, avant 2005, il ne s'est agit de restreindre les libertés des usagers des services public, notamment de se vêtir, et d'exprimer des convictions religieuses, sous réserve d'atteinte à l'ordre public.
La loi de 2005 fut à cet égard un tournant décisif. Non seulement parce que la loi s'en prenait directement à la liberté de conscience des usagers, élèves, auquel le principe de laïcité et de neutralité ne s'est jamais historiquement imposé ; mais aussi et surtout parce que c'est l'une des rares fois où l'Etat français a voté une loi d'exception en direction d'une minorité, en l'occurence religieuse.
Le verrou ayant sauté, nous assistons désormais à une déferlante hystérique sur les musulmans, systématiquement basée, ou plutôt dissimulée, derrière une conception de la laïcité qui n'a plus rien à voir avec celle de 1905. Il s'agit maintenant d'une laïcité de combat, visant seulement une partie minoritaire de la population, tendant à restreindre toujours plus sa très gênante "visibilité". La loi sur la burka récemment, destinée à l'interdire dans la rue, en est encore la manifestation : il n'y a ici plus rien à voir avec la laïcité, qui a toujours concerné les lieux public où s'exerce un service public. Un autre pas est donc franchi : nous seulement on s'en prend désormais aux usagers, initiative commencée par la loi de 2005 ; mais maintenant c'est même dans la rue ! Double dérive, toujours en guise d'exception afin de viser la minorité musulmane.
Il n'y a plus qu'un pas désormais pour interdire cette fois-ci... le voile classique dans la rue. Les bases de cette future interdiction sont d'ores et déjà là, puisqu'on a déjà brisé le verrou pour viser les usagers, et l'autre verrou pour appliquer ces interdictions dans la rue.Cela me rappelle d'ailleurs le bon vieux temps des colonies, époque à laquelle les colons organisaient des "cérémonies de dévoilement", où les soldats et les autorités, notamment en Algérie, prenait en otage des femmes voilées et leur imposait de retirer leur voile... en guise de mascarade de "libération de la femme", par ceux là mêmes qui occupaient leur pays et tuaient leurs maris et enfants... Farce tragique et bien immonde...
Cérémonie du dévoilement en Algérie, en 1958
Bientôt la barbe, la djellabas... et pourquoi pas les boubous africains, seront peut-être interdits ? Il y a quelques années de cela, ça pouvait sembler délirant... Mais honnêtement, je ne pense pas que ce soit totalement farfelu de le penser, au vu des dernières lois votées. On trouvera alors de nouveaux prétextes : la barbe peut potentiellement cacher le visage (c'est ce qui avait été avancé pour la burka) d'où atteinte à l'ordre public ; la djellaba quant à elle serait une menace à l'ordre public puisqu'on pourrait y dissimuler une bombe par exemple ! Le pire est que ce type d'argumentation est bien plausible, car c'est dans la même veine que ceux avancés pour les autres lois effectivement en vigueur !
Car les derniers épisodes en date, de cette furia anti-Islam, viennent réactiver toute cette hystérie. D'abord, des filles musulmanes menacées d'être expulsées du lycée Auguste Blanqui, à Saint-Ouen dans le 93, parce qu'elles portent de... longues robes noires ! Cette pudeur est vécue, par les dirigeants de l'établissement, comme un "signe ostentatoire" d'appartenance religieuse ! Oui vous avez bien entendu : être pudique, c'est être potentiellement intégriste ! On voit bien que là, la question même de la religion dans l'espace publique est hors sujet. Cela cache en réalité aussi une abjecte xénophobie : en effet, dans cet établissement, personne n'a fait la moindre remarque aux filles non arabes, et non musulmanes, qui pourtant portent de longues robes, par pudeur personnelle (oui il y en a de nombreuses, même dans cet établissement !). Quel va alors être le critère : une fille arabe, non croyante ni pratiquante, qui pourtant est pudique sera interdite de porter un tel vêtement... parce qu'elle est arabe, donc sûrement musulmane, et donc qu'elle le fait potentiellement par "intégrisme religieux" ? Une fille qui s'appelle Béatrice, pudique, portant une longue jupe, quant à elle sera laissée tranquille, puisqu'elle dira : "mais vous voyez je ne suis pas musulmane je mange du porc"...
Claude Guéant, à droite, en compagnie de Rachida Dati... celle-ci, prototype de la "beurette" émancipée telle que la rêvent l'oligarchie au pouvoir, prise en sandwich entre l'apôtre de la croisade libyenne et Hortefeux, celui qui s'est illustré par des propos anti-arabes. C'est le genre d'arabes que ces types aiment...
On atteint là le summum de l'absurdité. Et puis, l'intégrisme de la mini-jupe, on en fait quoi ? N'est-ce pas une forme de fanatisme que de croire dans les bienfaits de la "nudité" et de la "vulgarité" et de vouloir l'imposer à tout le monde ? Pour ne rien arranger, nous avons Claude Guéant, ministre de l'intérieur français (vous savez celui qui se réjouit de la croisade menée par Sarkozy en Libye) qui affirme explicitement qu'il faudrait interdire les "signes religieux" (en clair musulmans, ne nous leurrons pas) aux usagers ! Le verrou a bel et bien définitivement sauté. Un véritable statut juridique du "musulman" est en train de se mettre en place, à base de lois d'exception qui s'accumulent. Et pendant ce temps, le CFCM, créé par Sarkozy, pleurniche au sujet du débat initié par Copé sur l'Islam, et passe, volontairement, à côté des vrais sujets... Volontairement car il en est probablement le complice, au moins silencieux...