Fadela Amara fait la quasi unanimité dans les médias, et parmi la classe politique française, à gauche comme à droite, nombreux sont ceux qui l’on encensé, et qui continuent à en dire le plus
grand bien. Alors je vais tenter de faire preuve d’audace, et aller à rebrousse poil de toute cette guimauverie unanime.
Diplômée d’un CAP de comptabilité, ce personnage fait irruption sur la scène médiatique et politique en 2003 avec grand fracas, en fondant l’association féministe « Ni putes ni soumises » (NPNS),
en partenariat avec Julien Dray du parti socialiste et de Mohammed Abdi. Objectifs allégués : dénoncer et lutter contre le machisme des arabo-musulmans de banlieue (et par extension au niveau
international), le patriarcat hérité du « bled », la situation des femmes de banlieue brimées par les barbares des cités, « l’islamisme », « l’intégrisme ». Résultat : engouement unanime de tout
le système politique et médiatique, subventions, unes de journaux. Le succès est foudroyant. L’UMPS à l’unisson déclare la soutenir, tout le monde veut sa photo avec la nouvelle passionaria.
Cependant, peu de personnes se sont penchées sur les réelles motivations de cette association, sur les véritables causes de ce succès, sur cette médiatisation massive, alors qu’il existe de
nombreuses associations féministes, qui celles-là ne se bornent pas à dénoncer le machisme au sein d’une communauté, et qui, justement pour cela, n’ont pas tant de place dans le cœur de nos chers
journalistes et politiques. Dès le départ, cette racialisation et cette ethnicisation de la lutte féministe était suspecte.
Lorsque l’on se penche un peu sur la question nous apprenons déjà que le cofondateur et ancien secrétaire général de l’association NPNS, Mohammed Abdi, fait partie d’un think-tank (cercle de
réflexion et de lobbying) néoconservateur français et pro-israélien, Le Cercle de l’Oratoire, fondé par Michel et Florence Taubmann, dans lequel on retrouve, pêle-mêle, Pierre-André Taguieff,
André Gluksmann, Romain Goupil, Pascal Bruckner, Bruno Tertrais notamment ( Jean Birnbaum, « « Le Meilleur des mondes », une voix pour l’Amérique », Le Monde, 24 mars 2006). Ce groupe
et ses membres ont milité activement, on s’en souvient pour les avoir vu souvent dans nos médias, pour la guerre en Irak
-http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/070508/soutien-de-bush-et-de-la-guerre-en-irak-la-revue-le-meilleur-des-mondes. Par ailleurs, Mohammed Abdi est membre du comité éditorial de la
revue atlantiste et néoconservatrice Le meilleur des mondes, édité par ce cercle de réflexion (http://www.marianne2.fr/Mohammed-Abdi,-l-ombre-de-Fadela-Amara_a169956.html. Voir aussi le site
officiel de la revue : http://www.lemeilleurdesmondes.org/qui.htm ).
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce personnage à des liens plutôt ténus avec les apôtres du choc des civilisations… Est-ce si étrange que cela donc de le voir fonder une association qui
se donne pour objectif de diaboliser l’Islam et les musulmans en faisant une fixette obsessionnelle sur le machisme « barbare » et « intégriste » de cette communauté ? Pour finir ce rapide
portrait, notons que cet homme, qui donne des leçons de morale et se pose en apôtre de l’Axe du Bien, a été condamné pour escroquerie à la formation professionnelle en 2006 à 18 mois de prison
avec sursis (http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-conseiller-d-amara-condamne-pour-escroquerie_467912.html). Pas terrible hein ?… Actuellement, il est conseiller de Fadela Amara au sein
de son ministère.
Poursuivons donc. Dès les débuts de l’association, Nicolas Sarkozy prend contact avec Fadela Amara et déclare la trouver très courageuse. Sarko l’américain et le pro-Bush gardera ce lien et la
nommera, comme nous le savons, ministre en 2007, en guise de récompense pour son travail utile à son courant de pensée. Comme nous le savons aussi, Fadela Amara n’hésitera pas à trahir son ancien
parti, le PS, pour aller à la gamelle et satisfaire ses ambitions. Curieusement, on ne lui en tiendra pas réellement rigueur.
En 2009, en plein massacres de Gaza, pendant que des enfants sont phosphorisés, brûlés vifs, des familles décimées par l’armée israélienne, elle participe au dîner du Crif
(http://www.purepeople.com/article/diner-du-crif-politiques-et-people-reunis-contre-l-antisemitisme_a26207/1 ) lors duquel le président Prasquier, devant un parterre d’invités prestigieux dont le
premier ministre François Fillon, glorifiera Tsahal et justifiera cette offensive. Fadela ne broncha pas, et refusera de condamner les crimes commis. Pire, elle se livrera à un aveu assez
intéressant et qui en dit long sur l’origine de son mouvement. Interviewée par une journaliste de la chaîne public sénat, elle reconnaîtra que les gens liés au Crif l’ont énormément aidé à
l’origine de la création de son association (http://www.dailymotion.com/video/x9wraw_aveux-de-fadela-amara-le-crif-la-pa_news). Elle avait déjà déclaré au journal israélien Haaretz en 2008
qu’elle admirait Israël et qu’elle s’y sentait très bien ( http://www.haaretz.com/misc/article-print-page/the-secret-of-the-israeli-mosaic-1.243602?trailingPath=2.169%2C2.225%2C2.227%2C) ignorant
manifestement le sort réservé par cet Etat « si merveilleux » au peuple palestinien. Je passe aussi sur l’introduction, par Fadela Amara, de l’expression « fascisme vert » (
http://www.leparisien.fr/politique/non-aux-soldates-du-fascisme-vert-21-09-2003-2004405541.php ), qui a été pour la première prononcée par George W. Bush. Sa rhétorique ressemble étrangement
d’ailleurs à celle des néoconservateurs, qui exploitent tous les filons pour inciter à la haine religieuse, et notamment donc, le féminisme à obsession ethnico-religieuse. L’on sait qu’aux
Etats-Unis, les néoconservateurs ont utilisé, entre autres, cette voie, pour justifier cette offensive contre le monde islamique. Citons par exemple Nonie Darwish ou Wafa Sultan – cette dernière
est une psychiatre américaine d’origine syrienne qui s’est illustrée par des diatribes violentes anti-musulmanes, dans lesquelles elle appelle à un écrasement du monde musulman :
http://www.youtube.com/watch?v=Upa6gulotMM. Sultan parle bien d’Islam et de musulmans, et jamais d’islamisme ou d’intégrisme d’ailleurs -. Ces deux femmes (Darwish et Sultan) ont été mises en
avant par les cercles néoconservateurs aux Etats-Unis, et elles ont fait un énorme travail de promotion de la guerre des civilisations outre-atlantique.
Tous ces éléments nous donnent la conviction que son ascension médiatique, sa promotion soudaine et la mise en avant de NPNS ne sont en rien dues au hasard. Et qu’elle l’a bien compris, et donc
en rajoute dans la surenchère sans cesse. Ses propos inacceptables sur Diam’s récemment proférés, son soutien à une interdiction totale du niqab, contre l’avis même du Conseil d’Etat le prouvent
encore une fois. Une idiote utile au service d’une idéologie de haine ? Une manipulatrice ? Les deux ? A vous de juger.